Médecine psychédélique : un essai clinique prometteur en France pour traiter la dépression avec de la psilocybine

En septembre 2024, l’hôpital Sainte-Anne à Paris a accueilli la première séance d’administration de psilocybine dans le cadre d’un essai clinique international en phase 3. Cet essai vise à traiter la dépression résistante aux traitements classiques, marquant ainsi un retour majeur de la France dans le domaine de la médecine psychédélique après plus de 50 ans d’absence.

Le retour de la France dans la médecine psychédélique

L’année 2024 marque un tournant pour la France, qui se réengage dans la recherche psychédélique après une longue période d’interruption. Le premier signe de ce retour a été l’étude académique pilote lancée en février 2024 au CHU de Nîmes. Aujourd’hui, un nouvel essai clinique industriel mené par COMPASS Pathways a débuté à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, avec d’autres sites français qui suivront bientôt.

Cet essai est particulièrement notable puisqu’il s’agit de la deuxième étude en France depuis les années 1960 à administrer des substances psychédéliques à des humains. Il s’inscrit dans une démarche multicentrique, c’est-à-dire qu’il est mené dans plusieurs centres de recherche à l’échelle internationale.

L’essai clinique en phase 3 et l’utilisation de la psilocybine

L’essai clinique est en phase 3, la dernière étape avant la mise sur le marché d’un médicament. Il a pour but d’évaluer l’efficacité de la psilocybine, le principe actif du médicament COMP360, pour traiter la dépression résistante aux antidépresseurs traditionnels. La psilocybine est un composé hallucinogène naturellement présent dans les champignons dits « magiques », et il est aujourd’hui exploré pour ses effets thérapeutiques sur divers troubles psychiatriques.

Des résultats prometteurs attendus

Si les résultats de cette étude se révèlent concluants, cela pourrait ouvrir la voie à une nouvelle option de traitement pour les patients souffrant de dépression résistante, une condition souvent difficile à traiter avec les médicaments classiques. La psychiatre Lucie Berkovitch, impliquée dans l’essai clinique, souligne l’importance de cette recherche, qui pourrait transformer la prise en charge des troubles dépressifs.

Source: sciences et avenir.