Protéinurie : un biomarqueur clé mais pas suffisant pour diagnostiquer les maladies rénales

La protéinurie est reconnue comme un indicateur central de lésions rénales, mais elle ne permet pas toujours de capturer toute la complexité des dysfonctions rénales. Une nouvelle étude révèle que même en l’absence de protéinurie, des dommages significatifs peuvent exister, nécessitant des outils diagnostiques plus complets.

Des lésions rénales malgré une protéinurie normale

Une étude rétrospective récente a mis en lumière des cas de dysfonction rénale sans protéinurie apparente, soulignant la fréquence et la gravité de ces situations. Des lésions histopathologiques notables ont été découvertes chez certains patients malgré l’absence de protéinurie, ce qui rend le diagnostic rénal plus délicat.

Maladies glomérulaires et tubulo-interstitielles en première ligne

Sur les 53 cas analysés, 80 % des patients présentaient des lésions glomérulaires (GD) ou tubulo-interstitielles (TID), et 20 % souffraient de maladies vasculaires (SVD). Ces observations montrent que des dommages rénaux importants peuvent survenir sans protéinurie visible, particulièrement dans les maladies glomérulaires légères ou les affections tubulo-interstitielles, ce qui suggère que l’évaluation rénale ne doit pas se limiter à la détection de la protéinurie.

Rôle de l’hypertension dans la dysfonction rénale

L’hypertension est fortement associée aux lésions rénales, notamment à travers la sclérose des petites artères et artérioles. Cela souligne l’importance de surveiller attentivement les patients hypertendus, même sans protéinurie.

Implications pour la prise en charge clinique

Malgré ses limites, cette étude appelle à une révision des pratiques diagnostiques pour les patients présentant des dysfonctions rénales sans protéinurie. La biopsie rénale pourrait devenir un outil systématique dans le parcours de soin pour une détection précoce des lésions et une optimisation des traitements.

Source: caducee.net